L'étrangerQui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère. Tes amis ? Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu. Ta patrie ? J'ignore sous quelle latitude elle est située. La beauté ? Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle. L'or ? Je le hais comme vous haïssez Dieu. Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ? J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages ! Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris |
The ScreamI was walking along the road with two friends.The sun was setting. Suddenly the sky turned blood red. I paused, feeling exhausted, and leaned on the fence. There was blood and tongues of fire above the blue-black fjord and the city. My friends walked on, and I stood there trembling with anxiety. And I sensed an infinite scream passing through nature. Edvard Munch | Le criJe me promenais sur un sentier avec deux amis.Le soleil se couchait. Tout d'un coup le ciel devint rouge sang je m'arrêtai, fatigué, et m'appuyai sur une clôture. Il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville. Mes amis continuèrent, et j'y restai, tremblant d'anxiété. Je sentais un cri infini qui passait à travers l'univers et qui déchirait la nature. Edvard Munch |