Le mouvement brownien fut découvert en 1827 par le botaniste anglais
Robert Brown lors de l'observation au microscope de grains de pollen dispersés à la
surface d'un liquide. Il trouve son origine dans les innombrables chocs entre les
molécules du liquide et les grains. Ce phénomène fut en particulier étudié
par Albert Einstein (1905) et ensuite, grâce aux expériences de Jean
Perrin, il constitua une preuve essentielle de la structure atomique de la
matière. Ces études furent ensuite poursuivies sur le plan mathématique
en particulier, par Paul Lévy [01]
et l'un de ses élèves, Benoît Mandelbrot.
Le mouvement brownien d'une particule consiste en une suite
de déplacements aléatoires (en direction et en amplitude) indépendants les
uns des autres. Les structures
obtenues sont la source de problèmes mathématiques généralement difficiles :
ainsi par exemple, Benoît Mandelbrot avait conjecturé que la
dimension fractale
de l'enveloppe -courbe blanche- du mouvement brownien bidimensionnel -courbe colorée-
était égale à 4/3 et ceci fut démontré en 1999 par Greg Lawler, Oded Schramm et Wendelin Werner [02].
Ce phénomène est en fait omniprésent : en Physique, en Chimie,
en Biologie [03], dans certains processus industriels,... et même dans le monde de la finance où il est
un modèle de l'évolution au cours du temps du prix des actifs.
Il est possible de l'étudier en deux et trois dimensions dans nos ordinateurs sous forme d'expériences virtuelles.
Pour ce faire, nous allons nous placer à l'intérieur d'un domaine rectangulaire (respectivement parallélépipédique)
et y disposer sur un réseau carré (respectivement cubique) des particules. Ces dernières seront de deux types :
d'une part des particules dites légères, initialement animées de vitesses aléatoires en direction et de même module ;
elles seront représentées par des petites boules colorées.
D'autre part des particules dites lourdes, initialement immobiles ; elles seront représentées par des petites boules blanches.
Au cours du temps, il va y avoir des chocs [04] entre toutes ces particules et progressivement, les particules lourdes vont être mises en mouvement :
1738 particules légères (ML=1,RL=0.5) + 77 particules plus lourdes et plus grosses (MH=16,RH=1.5).
1738 particules légères (ML=1,RL=0.5) + 77 particules plus lourdes et plus grosses (MH=64,RH=2.0).
1815 particules légères (ML=MH=1,RL=RH=0.5).
1738 particules légères (ML=1,RL=0.5) + 77 particules plus lourdes et plus grosses (MH=4,RH=1.0).
Synthèse des quatre expériences virtuelles précédentes.
Nous observons alors que plus les particules blanches (les "grains de pollen" de Robert Brown) sont lourdes moins facilement elles
sont mises en mouvement par les particules colorées (les "molécules" d'Albert Einstein) [05].
[01]
Paul Lévy fut professeur à l'Ecole Polytechnique.
[02]
Wendelin Werner a reçu la Médaille Fields en 2006 pour cet exploit.
[03]
C'est ainsi, par exemple, que les molécules contenus à l'intérieur d'une cellule animale ou végétale
se déplacent, se rencontrent et donc interagissent entre-elles.
[04]
Ici, les chocs sont supposés parfaitement élastiques : il y a donc conservation de la quantité de mouvement.
[05]
Evidemment le nombre de particules utilisées ainsi que le rapport des masses sont très éloignés de ce qui est observé dans la nature.