Palaiseau, le 05/12/1996


Monsieur le Rédacteur en Chef,

Je suis depuis de nombreuses années un lecteur assidu de L'Informatique Professionnelle et permettez-moi, au préalable, de vous remercier pour la qualité et l'objectivité de l'information que vous dispensez par l'intermédiaire de cette publication.

Comme l'en-tête de mon courrier peut vous le laissez supposer, j'œuvre dans le milieu de l'informatique scientifique et "malgré cela" je suis extrêmement sensibilisé, en particulier, aux problèmes de la sécurité et de la qualité des logiciels. Depuis plusieurs années je m'intéresse de plus au problème de l'an 2000 et j'essaye de sensibiliser mon entourage aux difficultès annoncèes. J'ai ainsi provoquè il y a plusieurs mois un article d'une demi-page dans le Figaro (quotidien) et redigè une "brève" dans Pour la Science du mois de septembre 1996 ; enfin, je dois participer d'ici quelques jours à une émission de France Culture. Malheureusement, l'expérience montre que les informations correspondantes sont reçues, bien souvent, avec incrédulité ; le public (au sens très large...) n'imagine absolument pas les conséquences dramatiques d'un "détail" aussi insignifiant (au passage, il s'agit la simultanément d'un très bel exemple de phénomène non linéaire !).

Dans le numéro d'octobre 1996 de l'Informatique Professionnelle, Yves Tallineau a présenté de façon très claire les différentes facettes de ce problème. J'estime qu'un seul article ne suffit pas car, en effet, il semble ainsi faire de celui-ci un problème de la même ampleur que ceux pour lesquels vous ne consacrez pas plus de lignes. La France a pris dans ce domaine, un retard important (tel qu'il est certainement trop tard pour certains) et il est, par exemple, plus qu'inquiétant de lire dans 01 Reseaux de novembre 1996 qu'apparemment 47% des banques attendront 1999 pour engager les fonds nécessaires à la transformation de leur système informatique ! Alors qu'en est-il de la grande majorité des petites PMI et PME françaises pour lesquelles, bien souvent, l'informatique, bien qu'incontournable, reste très mystérieuse ?

C'est donc votre rôle de convaincre tous les acteurs concernés de l'importance du problème et de la catastrophe inévitable si rien n'est fait...

En espérant être entendu, je vous prie de recevoir, Monsieur le Rêdacteur en Chef, mes plus respectueuses salutations.


Jean-François COLONNA